J’ai décidé que j’étais mon propre papillon et que mon temps de chenille était révolu. Je me suis créé un cocon confortable après des années à ramper, à essayer de me tenir droite pour faire peur aux prédateurs, et à afficher des couleurs caméléons pour me fondre dans la jungle. 
Un jour, le calme est arrivé. Le confort, la paix et la sérénité d’une chrysalide solide, une bulle protectrice où la singularité peut commencer à s’exprimer et où les vraies couleurs se dessinent. Cette carapace de coton qui englobe un temps, et qui donne alors l’espace nécessaire et sécurisé pour se révéler à soi-même. Que vais-je devenir ensuite ? Quelles seront mes couleurs et quels cieux vais-je explorer ? Si le papillon ne décide pas de ses couleurs, notre mutation même inconsciente dessine son propre arc en ciel. Et ce moment, où le cocon commence à se fendre et que les rayons de soleil filtrent et éclairent nos idées, est la rencontre entre ce qui change à l’intérieur, et ce qui se distingue à l’extérieur.
Ce moment particulier… Celui qu’on n’arrive pas à identifier vraiment mais qui pousse à l’intérieur. Ce moment particulier où le monde prend une autre dimension, de la hauteur et de la saveur. Non pas parce que la vie a changé, mais parce qu’il est plus facile de trouver sa place en prenant la bonne perspective… et en devenant papillon.